Actu France: exécution en public de deux Afghans pour l’attaque d’un sanctuaire

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L’Iran a effectué ce samedi 8 juillet en public deux hommes impliqués dans l’attaque contre un sanctuaire chiite à Chiraz, dans le sud du pays, qui avait fait 13 morts en octobre dernier, selon Mizan Online, le site du pouvoir judiciaire.

Publié le : 08/07/2023 – 09:40Modifié le : 08/07/2023 – 09:43

Les deux hommes ont été pendus à l’aube dans une rue de Chiraz, selon cette source. Perpétrée le 26 octobre, l’attaque, qui avait fait également 30 blessés, était parmi les plus meurtrières de ces dernières années en Iran. Elle avait été revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI).

« La condamnation à mort des auteurs de l’attaque terroriste de Chah-Cheragh a été exécutée en public ce matin », a déclaré Mizan Online. Selon l’agence de presse officielle Irna, les exécutions ont eu lieu près du sanctuaire, un lieu de pèlerinage chiite très important en Iran. Mizan Online a identifié les deux hommes exécutés comme Mohammad Ramez Rashidi et Naeem Hashem Qatali, sans donner plus de détails.

Une semaine après l’attaque, des aveux de l’un des accusés ont été diffusés à la télévision. Des aveux forcés, juge Mahmoud Amiry Moghaddam, le directeur de l’organisation de défense des droits de l’homme Droits de l’homme en Iran pour qui le procès n’a pas été équitable. Les juges des cours révolutionnaires, comme celle qui a prononcé cette peine, sont politisés, assurent-t-il au micro de Guilhem Delteil du service international de RFI : « Ils travaillent en étroite collaboration avec les organes de sécurité comme les Gardiens de la révolution ou le ministère du Renseignement. Donc, on ne peut pas espérer un jugement équitable. En somme, ils prononcent les peines dont le régime a besoin. »

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« Terroristes takfiris »

En mars, un tribunal les avait ainsi condamnés à mort après les avoir été reconnus coupables de « corruption sur terre, rébellion armée et atteinte à la sécurité nationale ». Ils ont également été inculpés d’appartenance au groupe État islamique et de « complot contre la sécurité du pays ».

Kazem Moussavi, le chef de l’autorité judiciaire de la province de Fars, dont fait partie Chiraz, avait alors déclaré qu’ils étaient directement impliqués dans l’armement, l’approvisionnement et la logistique du principal auteur de l’attaque. Celui-ci, identifié par les médias iraniens comme étant Hamed Badakhshan, est décédé des suites de blessures subies lors de son arrestation, selon les autorités. Trois autres accusés dans cette affaire ont été condamnés à des peines de 5, 15 et 25 ans de prison pour leur appartenance à l’EI, selon M. Moussavi.

En novembre, les autorités avaient déclaré que 26  » takfiris terroristes » d’Afghanistan, d’Azerbaïdjan et du Tadjikistan avaient été arrêtés en lien avec l’attaque. En Iran, pays à majorité chiite, le terme takfiri désigne généralement les jihadistes ou les partisans de l’islam sunnite radical.

« Victimes à bas coût de « la machine à tuer » »

Dans ces exécutions qu’Iran Human Rights juge « politiques », les Afghans ont payé un lourd tribut. « En Iran, poursuit Mahmoud Amiry Moghaddam, personne ne se bat pour eux. Ils n’ont pas de réseau. Donc c’est très facile pour les autorités iraniennes d’arrêter n’importe quel Afghan dans la rue et de le forcer à faire des confessions. C’est pour ça que nous les appelons les victimes à bas coût de « la machine à tuer » ».

L’expression dénonce les nombreuses exécutions. Et pour Iran Human Rights, l’arrivée au pouvoir des Talibans a rendu les Afghans d’Iran encore plus vulnérables. Les voix de la société civile afghane, qui dénonçaient ces exécutions, se sont tues. Et le nombre d’Afghans exécutés en Iran a triplé entre 2021 et 2022. Les minorités iraniennes sont aussi victimes de ces exécutions. Iran Human Rights indique que les Balouches représentent 2 à 5 % de la population du pays mais 20 à 30 % des personnes actives.

L’EI a revendiqué sa première attaque en Iran en 2017 lorsque des hommes armés et des kamikazes ont attaqué le siège du Parlement à Téhéran et le mausolée de l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique, tuant 17 personnes et en bénissant des dizaines. L’attaque d’octobre dernier était intervenue plus d’un mois après que des manifestations ont éclaté dans tout l’Iran contre la mort en détention d’une jeune Kurde iranienne.

Mahsa Amini, âgée de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.

(et avec AFP)

Bibliographie :

Code de la route.,Redirection vers la fiche de de l’éditeur.

Photographie/Personnalités/R/Marc Riboud.,Redirection vers la fiche de présentation de ce livre. Disponible dans toutes les bonnes bibliothèques de votre département.

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