Actualités françaises: ces erreurs anodines qui peuvent vous coûter cher #France
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Qui n’a jamais commis d’impair en intégrant une nouvelle entreprise ? On nous a dit que les places étaient libres, qu’on pouvait s’installer où l’on voulait. Alors, on repère un bureau libre près de la fenêtre, on pose nos affaires, on allume notre ordinateur. Un choix anodin. Mais à peine a-t-on ouvert notre boîte mail que quelque chose cloche. Le silence s’est épaissi. On lève les yeux, les regards sont lourds, les sourires gênés. « Ah, tu t’es mis à la place de Julie… » Le ton se veut léger, mais on comprend qu’il ne l’est pas tant que ça. On bafouille une excuse, on propose de changer, mais trop tard. Julie est arrivée, elle vient de voir qu’on a pris son bureau. Elle nous déteste déjà.
Un peu mal à l’aise, on file alors à la cuisine chercher un café pour s’occuper les mains, mais aussi pour souffler. « Au fait, où sont les capsules ? » Silence. Soupirs. On ne le sait pas encore, mais on vient de poser la question qu’il ne fallait pas. Il y a six mois, la direction a supprimé les capsules pour faire des économies. Depuis, un combat larvé se joue entre les salariés et la hiérarchie pour obtenir un café décent. Il y a ceux qui ont renoncé, ceux qui se battent encore et ceux qui n’y prêtent pas attention parce qu’ils boivent du thé. Malheureusement, en une phrase, nous venons de prendre part à une guerre d’usure dont nous ignorions tout.
L’entreprise, une microsociété avec ses codes stricts
Ces exemples, que l’on a tous vécus au moins une fois dans notre carrière, disent une chose essentielle : l’entreprise est une microsociété, avec ses codes, son histoire, ses tensions, ses sensibilités. Un mot de trop, un geste mal placé, une question posée au mauvais moment ou à la mauvaise personne et c’est déjà trop tard. Ce ne sont jamais de grandes erreurs, juste des maladresses, des phrases naïves.
Pourtant, il suffit parfois d’un petit détail pour nous enfermer dans une case, pour nous assigner un rôle qu’on n’a jamais cherché à jouer. Et le problème, c’est qu’il est presque impossible de revenir en arrière. « En apparence, les règles de la vie en société se sont assouplies, observe Jean-François Amadieu, sociologue et professeur d’université en sciences de gestion. Et tout se passe comme si le monde du travail était devenu “cool”. Mais c’est faux. Tout le monde n’a pas relâché les codes, et il y a aujourd’hui si peu de places à prendre que les maîtriser est encore plus déterminant qu’autrefois. »
À LIRE AUSSI « La beauté sauvera le bureau… et fera revenir les salariés ! » Caroline Diard, professeure de management à TBS Éducation, se souvient d’un jeune commercial recruté à distance pour une mission dans une banque. Lorsqu’il est arrivé, il portait une nouvelle coupe de cheveux, un mulet. « Dans cette entreprise, personne ne venait en baskets ou en jean. Il n’a pas compris que son apparence tranchait avec les codes en vigueur et que, sans effort de sa part, son intégration serait compliquée. » Si son travail avait été exceptionnel, l’écart aurait peut-être été toléré. Seulement, avec un niveau simplement correct et une attitude perçue comme en décalage, cela ne pouvait pas fonctionner. À la fin de sa période d’essai, il était déjà évident qu’il n’entrerait pas dans le moule et qu’il valait mieux s’en séparer.
Une coupe de cheveux trop marquée, un style vestimentaire qui détonne, une poignée de main trop molle ou trop ferme, un ton de voix trop assuré ou trop effacé. Des détails en apparence anodins, sans lien direct avec les compétences, mais qui trahissent une intelligence situationnelle, cette aptitude essentielle à décoder les codes implicites, à ajuster son comportement et à s’adapter instinctivement à son environnement. Une perception fine qui est devenue une compétence à part entière, très recherchée en entreprise. En effet, à l’heure où l’intelligence artificielle prend en charge de plus en plus de tâches et où la technologie transforme en profondeur les métiers, les entreprises recentrent leurs attentes sur les soft skills : la capacité à interagir, à comprendre l’autre, à s’intégrer dans une dynamique collective.
Intégrer les codes de l’entreprise
Certaines entreprises offrent aux nouveaux venus le luxe de l’observation, le temps d’apprivoiser les usages, de s’imprégner doucement de ce que l’on nomme la « culture d’entreprise ». Pour ceux qui ne sont pas familiers du concept, il désigne un ensemble de valeurs, de normes et de comportements implicites qui régissent la vie collective. Un langage silencieux qui définit les attitudes attendues, les limites à ne pas franchir, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Et puis il y a les autres qui attendent une intégration immédiate, sans accroc, comme si chaque nouvel employé avait déjà tout compris dès le premier jour. Dans ces milieux-là, l’erreur ne pardonne pas.
Roxane, consultante éditoriale, en a fait l’expérience. Après plusieurs CDD mal rémunérés dans l’édition, elle signe, il y a cinq ans, un CDI dans une start-up parisienne de la tech. Un monde dont elle ignore tout. Contrairement aux entreprises où l’on oubliait presque qu’un nouvel arrivant doit être accueilli, ici, tout est millimétré. À son arrivée, un ordinateur flambant neuf l’attend sur son bureau, accompagné d’un sweat à capuche avec un logo XXL de l’entreprise. Un photographe est là pour réaliser son portrait officiel destiné à compléter la mosaïque des visages souriants affichés sur l’intranet et sur LinkedIn. Elle serre des mains, mémorise quelques prénoms, esquisse des sourires. Puis elle s’installe devant son écran.
À LIRE AUSSI La « Slack fatigue » : quand les notifications pourrissent la vie des salariésSur la messagerie interne, elle découvre l’un des nombreux rituels de la maison : à chaque contrat signé, une avalanche d’émojis s’abat sur le canal dédié. Fusées, confettis, flammes. « Bravo ! » ; « Next step : la Lune ». Les messages fusent. Quand elle consulte son agenda numérique, elle tombe sur une réunion hebdomadaire au nom énigmatique : le hands up.
Son voisin d’open space lui explique, avec une évidence presque amusée, qu’il s’agit d’une visioconférence où toute l’entreprise célèbre les succès de la semaine. Roxane écoute, remercie d’un sourire. Elle ne dit rien, même si, pour elle, toutes ces cérémonies d’autocongratulation tiennent plus du théâtre que du travail. Elle comprend qu’il serait malvenu de ne pas applaudir avec les autres, mais une question demeure : à quel moment rattrape-t-on toutes ces heures consacrées à se féliciter ?
Trouver sa place sans bousculer l’équilibre
Les mois passent. Roxane atteint largement ses objectifs. À l’approche de son entretien qui doit valider sa période d’essai, elle se sent sereine. Pourtant, rien ne se passe comme prévu. « On est très contents de ton travail », commence sa manageuse avec un sourire de circonstance. Roxane acquiesce. Normal. Mais le ton change : « Malheureusement, on ne peut pas valider ta période d’essai pour le moment parce qu’on sent que tu n’arrives pas à t’intégrer au reste du groupe. »
La jeune consultante fronce les sourcils. « Tu comprends, pour nous, les savoir-être sont aussi importants que les savoir-faire, poursuit sa manageuse. Par exemple, tu pourrais interagir un peu plus sur Slack, participer aux discussions, et venir de temps en temps aux afterworks du jeudi. Ça t’aiderait à créer du lien. » Ce qu’elle croyait accessoire a failli lui coûter son poste. Dans les mois qui suivent, la consultante s’adapte juste ce qu’il faut pour se fondre dans la masse. Elle ajoute des émojis sous les messages de son équipe et se montre de temps en temps aux afterworks. Elle comprend surtout une chose : faire semblant et s’adapter, c’est aussi du travail.
Roxane n’est pas la seule à avoir pensé que, lorsqu’on arrive à un nouveau poste, la principale difficulté réside dans la réussite des missions inscrites sur notre fiche de poste. On a beau être enthousiaste, impliqué, rigoureux et s’investir, une autre réalité finit souvent par s’imposer. Réussir son intégration, c’est avant tout trouver sa place.
Pour cela, il faut réussir à identifier les zones à éviter, les sujets sensibles, les susceptibilités latentes. Comprendre qui détient vraiment le pouvoir, celui qui figure sur l’organigramme et celui, plus insidieux, qui circule entre les couloirs et les réunions informelles. C’est aussi saisir les jeux d’influence, ces tensions diffuses qui structurent les relations et définissent les frontières invisibles. Parler, mais pas trop. Donner son avis, mais sans froisser. Être efficace, mais pas trop vite. Assez pour prouver sa valeur, pas au point d’éclipser ceux qui étaient là avant. On finit aussi par comprendre qu’exceller n’est qu’un élément de l’équation.
Briller et prendre le risque de s’exposer
Pierre, aujourd’hui auditeur financier indépendant, l’a appris à ses dépens. « Il y a sept ans, j’ai été recruté à la direction d’une entreprise de nettoyage qui employait 600 personnes, raconte-t-il. J’ai rapidement été frappé par une chose : les plannings et les fiches de paie étaient encore gérés sur papier. Une aberration. J’avais calculé que cette méthode représentait quatre-vingt-dix jours de travail en temps-homme chaque année, alors qu’un simple logiciel pouvait diviser cette charge par trois. »
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Porté par sa mission, il consacre deux mois à peaufiner son diagnostic, à bâtir un plan d’action précis, mêlant solutions concrètes, gains de temps et économies substantielles. Le jour de la présentation devant le comité exécutif, il est confiant. L’accueil est bon, son supérieur sourit. Pierre est persuadé d’avoir marqué des points. Deux semaines plus tard, soit une semaine avant la fin de sa période d’essai, il est convoqué. Le ton a changé. On lui explique que son travail soulève des doutes. Personne ne croit qu’il a pu réaliser cela seul, il a forcément triché. Puis la sentence, froide et implacable : il est remercié. Il n’a même pas le droit de dire au revoir à ses collègues.
Le soir, son téléphone vibre. Son voisin de bureau lui explique ce qui s’est réellement joué. « Le patron a toujours eu un problème d’ego. Il n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre et je crois que tu étais une menace pour lui. Il valait mieux que ça s’arrête là pour toi. » Pierre encaisse, il se demande ce qu’il aurait pu faire autrement. Mais à quoi bon ? Il préfère en tirer une leçon. Maintenant, il sait qu’il vaut mieux rester discret et ne pas trop se démarquer. Briller, c’est aussi s’exposer.
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