Actualités France: John Langan, l’héritier de Stephen King #France

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Titre exacte donné par le journal était: John Langan, l’héritier de Stephen King

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«La ligne est fine entre ce que nous voyons et le monde invisible », dit John Langan en conduisant sa Nissan, les yeux fixés sur l’asphalte. Il file droit sur les routes de la région des Catskills, dans l’État de New York. On dit que le diable a façonné ces montagnes. Des pierres seraient tombées de ses poches tandis qu’il parcourait le monde, formant les reliefs étranges, ronds et sombres comme des géants assoupis, qui nous entourent.

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John Langan se souvient du jour où la membrane entre le monde des vivants et celui des morts s’est déchirée sous ses yeux. Son père venait de mourir, il avait 23 ans. « Le matin de ses funérailles, j’étais le dernier à quitter la maison. Au moment de franchir le seuil, j’ai entendu sa voix dans mon oreille, très claire, très forte : “John !” » Il se souvient précisément de la densité de la lumière à cet instant. Granuleuse, enténébrée. Anormale. « J’ai eu la certitude que, si je retournais à l’intérieur, mon père mort serait là, en face de moi. J’ai eu peur. Je suis parti. »

Dans l’omniprésence de la religion

John Langan n’est pas un farfelu. À bientôt 56 ans, cet Américain solide, qui enseigne l’histoire et la littérature dans la ville de Newburgh, n’a d’illuminé que le bleu irréel, presque fluorescent de ses yeux. « Je ne peux pas renier la vivacité du souvenir. Mais je ne peux pas exclure le stress extrême dans lequel je me trouvais. J’espère qu’il était vraiment là. »

Aîné de quatre enfants, fils d’immigrés écossais très catholiques, il a grandi dans l’omniprésence de la religion. « Le Dieu de mes parents était menaçant. Mon père me racontait l’histoire d’une hostie, dérobée dans une église par des hérétiques, qui s’était mise à saigner. Il y croyait dur comme fer. »

Est-ce parce qu’il a grandi sous le regard d’un Dieu sanguinaire que John Langan, que l’on vient de découvrir en France avec le sidérant The Fisherman (paru aux États-Unis en 2016 et couronné la même année du prestigieux prix Bram-Stoker), écrit inlassablement, et depuis toujours, des histoires horrifiques ?

Nous arrivons au réservoir Ashokan, cœur liquide de The Fisherman. Sous le ciel d’une pureté insensée, l’étendue glacée exhibe d’intenses nuances de bleu. Construit au début du XXe siècle pour fournir la ville de New York en eau potable (fonction qu’il remplit toujours), cet immense lac artificiel, large de 19 kilomètres, a submergé douze petites villes.

Légende locale

Le roman de John Langan raconte l’histoire d’un homme, précocement veuf, qui se prend de passion pour la pêche à la mouche. Accompagné de son meilleur ami, lui aussi foudroyé par une immense tragédie, il trompe son chagrin en taquinant la truite. Dans un dîner hors d’âge, les deux amis entendent parler d’une effroyable légende locale, datant d’avant la création du réservoir, quand la région était habitée par des colons allemands.

The Fisherman déroule, dans sa partie centrale, ce mythe oublié. Il est question d’une femme morte prématurément, trempée dans les eaux lugubres de la rivière et rendue sous la forme d’un spectre menaçant. Les scènes horrifiques diffusent plus de malaise que de terreur, la violence est rampante et le récit, lovecraftien, explore l’idée d’un « océan noir » caché dans les Catskills, où les morts trouvent une seconde vie, tandis qu’un pêcheur de démons s’échine à attirer sur terre un Léviathan destructeur. La fin du roman est d’une noirceur sans concession.

Sa part d’ombre, John Langan l’explique par son père, qui le hante. « Quand j’ai eu 13 ans, il a fait un infarctus. Ma mère m’a interdit de le contrarier pour ménager son cœur. Il a dû arrêter de fumer, ça l’a rendu infect. Il fallait encaisser sans rien dire. » John Langan découvre alors Stephen King, son maître absolu.

À 14 ans, il écrit sa toute première nouvelle (son genre de prédilection : il a publié cinq recueils aux États-Unis), « The Christmas War ». Il remporte le concours du journal de l’école, gagne une petite somme d’argent. Il est fier. « Tu me déçois », lui jette son père. « J’ai mis des années à comprendre que l’histoire d’un petit garçon qui donne vie à ses jouets le soir de Noël et les regarde tuer son papa, c’était un peu violent pour lui… »

Une vibration gothique

La mort prématurée de ce salarié d’IBM, au seuil de la retraite, habite sa littérature. « Ce deuil a renversé mon monde. Je ne m’en suis pas remis. Mon premier roman, House of Windows [paru en 2009 aux États-Unis, NDLR] concernait un fils maudit. The Fisherman déborde de chagrin… »

Dans l’œuvre de John Langan, l’élément aquatique est partout, comme si les larmes de l’écrivain irriguaient sa fiction. Les Catskills, la vallée de l’Hudson et le comté d’Ulster figurent parmi ses personnages principaux. John Langan connaît chaque route, chaque rivière de la région. Il nous guide à travers les petites villes, Kingston, New Paltz, Woodstock. Il nous montre les églises des Pères pèlerins, leurs cimetières remplis de tombes plusieurs fois centenaires, où les noms des morts attendent qu’on les déchiffre.

Il y a dans cette contrée aux villes proprettes mais décaties, aux maisons lourdes d’histoire, avec leurs jolis porches et leurs frontons inquiétants, une vibration gothique évoquant le roman d’épouvante, genre toujours florissant outre-Atlantique et dans lequel la rationnelle Europe et la France en particulier peinent à s’illustrer. Les meilleurs copains de John Langan sont les géniaux Paul Tremblay, Laird Barron, Stephen Graham Jones, tous écrivains de livres d’horreur, cultes aux États-Unis, témoins de la vivacité de ce courant.

« Le diable était partout »

« L’attachement de mon pays pour la veine horrifique remonte au temps des puritains, explique John Langan, diplômé en littérature, histoire et philosophie des universités de New Paltz et de New York. Les calvinistes qui ont conquis l’Amérique pensaient que Dieu ne pouvait plus faire de miracles. Ce qui dépassait leur entendement était donc l’œuvre du diable. Or, ici, tout les dépassait. La nature, les catastrophes, les maladies, la violence. Le diable était partout. Notre imaginaire en est imprégné. »

Outre Stephen King, ses auteurs fétiches sont Nathaniel Hawthorne, Herman Melville, Ernest Hemingway, Flannery O’Connor, Shirley Jackson, Edgar Allan Poe… Il se réclame du Southern Gothic, ce courant littéraire américain porté par Faulkner : « Dans cette veine, le passé, lieu du péché et de la transgression, ne cesse de distordre et de tyranniser le présent. » Comme dans sa littérature.

Malgré la noirceur de ses livres, John Langan est étonnamment doux. Il parle beaucoup de ses trois enfants, mais sa propre paternité est semée d’échardes qui abrasent sa fiction. Dans ses livres, les enfants crèvent le cœur des pères par leur absence. Il a eu son premier fils à 21 ans et n’a jamais pu vivre avec lui.

Ancien flic désormais acteur, trumpiste invétéré, l’aîné ne parle plus à son père, dont il méprise l’idéologie, très à gauche. « J’espère qu’il me reviendra », dit pudiquement John Langan. Il est très proche de son deuxième garçon, David, 22 ans bientôt, musicien hors pair, et de sa femme, Fiona, avec qui il vit dans une petite maison près de Kingston. Ils ont deux chiens, trois chats, un vieux cheval, un mini-poney, des poissons rouges et même, bizarrement, des bernard-l’hermite.

« L’Amérique ressemble de plus en plus à l’enfer »

Il y a six ans, John Langan a eu « la plus belle surprise de sa vie » en apprenant qu’il avait une fille, Kaila, enseignante en art dans le même établissement que lui, la Canterbury Brook Academy of the Arts. « Sa mère, que j’ai très peu connue, lui a longtemps fait croire qu’elle était la fille d’un autre homme, un très mauvais type. Elle a débarqué dans ma vie à 22 ans, bouleversante. Elle est merveilleuse. Un miracle. » La jeune femme est folle de ce père providentiel. « Comme moi, il est traversé par des courants très sombres, explique-t-elle. Il les canalise dans sa littérature, moi dans le dessin. Le reste du temps, il n’est que bonté. »

À LIRE AUSSI Benjamin Whitmer, l’écrivain qui vise toujours le cœurIl y a quelques semaines, un policier a demandé à utiliser les toilettes de leur établissement, qui accueille des enfants dès la maternelle. Il s’est hasardé au sous-sol, où est affiché le trombinoscope des élèves. Il n’avait rien à faire là. « Il est venu prendre en photo les noms et les visages des enfants qui seraient en situation illégale. Ils ont du mal à localiser les parents. Alors ils arrêtent leurs petits, leurs familles viennent au poste, ils sont tous expulsés. C’est diabolique. »

Le policier a fait la même chose dans deux autres écoles de la ville. Le corps enseignant a prévu une cachette pour les élèves, « au cas où ». John Langan nous raconte cette histoire horrifique, qui n’a cette fois rien d’une fiction, autour d’un dernier café. Une serveuse épuisée remplit inlassablement nos mugs. Le soleil se couche sur les Catskills. Le vent s’est levé, glacial. « L’Amérique ressemble de plus en plus à l’enfer. Donald Trump est son Léviathan. Comment voulez-vous que j’écrive autre chose que des romans d’horreur ? »


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« The Fisherman » de John Langan, traduit de l’anglais (États-Unis) par Thibaud Eliroff (J’ai lu, inédit, 448 p., 12 €).

« The Fisherman »

John Langan, l'héritier de Stephen King

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