Actualités France: les petites hypocrisies de François Bayrou #France
Nous venons de repérer ce post sur la thématique « Actualité française ». Avec plaisir nous vous en révélons l’essentiel plus bas.
A lire sur Le Point – Politique, l’article ci-dessous
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Titre exacte donné par le journal était: les petites hypocrisies de François Bayrou
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On ne gagne jamais à reprendre les mots de l’adversaire, a fortiori lorsqu’il s’agit de l’extrême droite. Marine Le Pen l’a bien compris en défiant François Bayrou de passer du verbe aux actes après sa sortie malheureuse sur le « sentiment de submersion migratoire » qui tarauderait le pays. Beaucoup attendaient un dérapage de Bruno Retailleau. Raté ! Il est venu du Premier ministre, qu’on ne saurait soupçonner, en bon agrégé de lettres classiques, d’ignorer la valeur des mots.
Alors, tsunami migratoire ou pas ? On glosera à l’infini sur la pertinence ou non du constat quand, sondage après sondage, une majorité de Français répètent que l’immigration leur semble hors de contrôle. Était-il impératif, pour autant, de braconner sur le terrain lexical de la droite populiste ? Le cœur du sujet est ailleurs : quelle conclusion le Premier ministre en tire-t-il donc ? Car, tel Lionel Jospin qui évoquait un « sentiment d’insécurité » en se bouchant le nez face aux mesures pour le traiter, le Béarnais semble louvoyer sur la question migratoire.
En clair : si François Bayrou considère que la France fait véritablement face à une « submersion », que ne donne-t-il à son ministre de l’Intérieur, qui n’attend que cela, les moyens pour y remédier ?
Comme un arrière-goût de la boutade de Brice Hortefeux
Passons rapidement sur le discours de politique générale où le chef du gouvernement avait devisé sur la notion de « proportion ». Rappelons, pour mémoire, ses propos du 14 janvier : « L’installation d’une famille étrangère dans un village pyrénéen ou cévenol, c’est un mouvement de générosité qui se déploie, des enfants fêtés et entourés à l’école, des parents qui reçoivent tous les signes de l’entraide. Que trente familles s’installent, le village se sent menacé et des vagues de rejet apparaissent. »
Avouons-le, on n’a pu s’empêcher de songer à la boutade désastreuse de Brice Hortefeux qui, lors d’une université d’été de son parti en 2009, avait lancé, en parlant d’un jeune militant d’origine maghrébine : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »À LIRE AUSSI La « submersion migratoire » agite aussi l’EuropeL’ancien ministre de l’Intérieur avait été relaxé, au motif que ses propos n’avaient pas vocation à être publics, la cour d’appel épinglant néanmoins des termes « méprisants » et « outrageants ». Or, que prévoyait le discours du 14 janvier sur le volet migratoire ? Peu de concret, si ce n’est la transposition annoncée du pacte européen sur la migration et l’asile, une refonte du droit du sol à Mayotte ou la réactivation du « comité interministériel de contrôle de l’immigration ».
Une politique des petits pas
En lieu et place d’une grande loi ou d’un référendum – que Retailleau appelle de ses vœux –, le locataire de Beauvau devra donc se contenter de mesures réglementaires – certes d’importance, comme sa récente circulaire révisant les conditions de régularisation – ou de propositions de loi thématiques portées par des parlementaires. Quitte à donner le « sentiment », là encore, d’une politique de petits pas.
En somme : des mesures sur l’immigration, oui, à condition qu’elles ne se voient pas trop. Retailleau en a pris son parti et exploite chaque millimètre de terrain qu’on veut bien lui laisser. Ce 6 février, l’Assemblée examinera ainsi, dans une « niche » (séance réservée) des députés des Républicains, une proposition de loi restreignant le droit du sol à Mayotte.
À LIRE AUSSI Immigration en France : le poids du MaghrebLes groupes politiques disposant d’un seul droit de tirage par session (d’octobre à juin), le ministre sait pouvoir compter sur des alliés au sein du « socle commun ». La députée macroniste Maud Bregeon, ancienne porte-parole du gouvernement Barnier, vient d’annoncer qu’elle porterait une proposition de loi pour tirer les conclusions de la mort de la jeune Philippine en portant de 90 à 210 jours maximum la durée de rétention administrative pour les étrangers clandestins reconnus coupables de meurtre ou de viol. Un texte bien sûr travaillé en lien étroit avec les équipes de Beauvau.
Bayrou condamné à une course à la lenteur
La majorité sénatoriale, qui unit les centristes et LR, prépare de même plusieurs textes de loi d’initiative parlementaire pour donner un tour de vis migratoire. Les élus de la Chambre haute n’auront, pour ce faire, qu’à puiser dans le projet de loi sur l’immigration qui fut porté par Gérald Darmanin et largement complété par… Bruno Retailleau, alors sénateur, avant d’être largement censuré par le Conseil constitutionnel.
Parmi les mesures qui attendent un « véhicule législatif », comme on dit dans le jargon : le rétablissement du délit de séjour irrégulier, l’instauration de délais de carence pour percevoir des aides sociales non contributives. Et, bien entendu, la refonte de l’aide médicale d’État – le coup de rabot de 200 millions voulu par les sénateurs dans le cadre du budget pour 2025 ayant été ramené à 111 millions d’euros en « CMP » – que le ministre de l’Intérieur revendique avec insistance.
Pure hypocrisie ? Chacun aura compris que tous ces textes thématiques sont travaillés sous la supervision des conseillers de Retailleau. Pourquoi, dès lors, ne pas en faire une grande loi à son nom qui aurait l’avantage d’être votée d’un bloc et pas étirée dans le temps, le gouvernement pouvant sauter à tout moment ? Parce qu’il faut préserver les apparences et faire comme si ces mesures émanaient des rangs parlementaires ! Faute de majorité, François Bayrou vit en effet sous la menace permanente d’une motion de censure qui, si elle était votée par le RN et les socialistes, précipiterait sa chute. De même doit-il tenir l’équilibre entre un Éric Lombard qui penche à gauche à Bercy et un Bruno Retailleau conservateur assumé, en se gardant bien de trancher leur vif désaccord sur l’immigration de travail. Et voici comment l’on se condamne à une course de lenteur.
« Grand remplacement politique »
C’est là l’autre erreur, pour ne pas dire faute, de François Bayrou : en parlant de « submersion migratoire », le Premier ministre a provoqué le PS et pris le risque de se remettre tout seul la laisse du RN autour du cou, comme Michel Barnier avant lui. Tel l’illusionniste Harry Houdini qui se libérait de ses chaînes, il avait jusqu’ici réussi le tour de force de convaincre le PS de ne pas le censurer. En reprenant le vocabulaire des identitaires, il a heurté son allié de gauche sur le terrain des valeurs. Bref, comme l’avoue un élu qui a ses entrées à Matignon : « une vraie connerie ».
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Certes, il n’est pas le premier à aller puiser dans le champ lexical de l’extrême droite et à lui servir de lessiveuse. On se souvient de Gérald Darmanin sur « l’ensauvagement » ; de Bruno Retailleau sur « les Français de papier » ; ou de Valérie Pécresse qui avait repris en meeting l’expression controversée de « grand remplacement », comme autant de clins d’œil adressés à l’électorat des partis populistes. La gauche ferait bien de balayer aussi devant sa porte puisque François Hollande lui-même, lorsqu’il était président, avait parlé de « Français de souche ». Sans oublier le tollé provoqué par Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il avait pointé en 1999 les « sauvageons ». Terme qui, au regard des mots usités désormais, sonne comme une mignonne réprimande.
En ajoutant sa pierre à cette longue liste, sans en tirer les conséquences en termes d’action concrète, François Bayrou a pris le risque de creuser un peu plus la tombe de la crédibilité de la parole politique, au seul profit du RN. Lors de ses vœux Place Beauvau, auxquels Le Point assistait, Bruno Retailleau s’était permis cet avertissement audacieux, si rien n’était fait : gare au « grand remplacement, politique celui-là ».
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