Actualités nationales: l’interminable quête d’un Premier ministre se poursuit #France
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Les jours se suivent et se ressemblent. Cinquante jours après la démission de Gabriel Attal, les Français ne connaissent toujours pas le nom de celle ou de celui qui le remplacera à Matignon. Si les hypothèses Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve sont encore d’actualité, la piste d’un gouvernement technique n’est pas non plus à exclure.
L’interminable quête d’un nouveau Premier ministre, capable de s’imposer à une Assemblée fragmentée, devrait se poursuivre ce mercredi 4 septembre à l’Élysée. Depuis le début de la semaine, ce casting en forme de casse-tête a été riche en rebondissements, fausses pistes ou nouvelles idées. À chaque fois, Emmanuel Macron « teste » les noms envisagés auprès des différentes forces politiques, afin d’estimer si un gouvernement dirigé par tel ou tel aurait une chance de ne pas être immédiatement censuré par les députés.
Selon BFMTV, le président de la République a échangé par téléphone mardi 3 septembre au soir avec Marine Le Pen, la cheffe de file des députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, « dans le cadre de ses consultations en vue de la formation du futur gouvernement ».
Après avoir fait circuler la piste Thierry Beaudet lundi 3 septembre – un homme inconnu du grand public, qui aurait pu devenir un Premier ministre « technique » –, l’Élysée penchait mardi « plutôt » pour « une solution politique », selon un proche du président de la République consultée par AFP. Dans cette optique, la présidence continuait d’avancer les noms de deux personnalités expérimentées, l’un venu de la gauche, l’ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, l’autre de la droite, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand. Une forme de finale en somme… sans exclure l’émergence d’un troisième nom, dixit un conseiller de l’exécutif.
Toujours selon un proche du locataire de l’Élysée, l’un et l’autre assurent déjà « plus de stabilité » que Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, éconduite par Emmanuel Macron la semaine dernière. « Il y a à leur égard des réticences, des lignes rouges de fond et de méthode, mais pas forcément de censure immédiate », veut-on croire de même source.
La classe politique majoritairement hostile à Bertrand et Cazeneuve
À gauche, les Insoumis – qui ont refusé mardi de s’entretenir à nouveau avec le président – continuent d’affirmer qu’ils censureront tout autre Premier ministre que Lucie Castets. Si Emmanuel Macron « pouvait se nommer lui-même et cohabiter avec lui-même, il l’aurait fait », a raillé la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, en confirmant que ses troupes devaient déposer mardi auprès du bureau de l’Assemblée nationale une motion de destitution du chef de l’État, qui « outrepasse ses pouvoirs et plonge le pays dans une crise politique qu’il a lui-même créée ».
L’entretien que nous venons d’avoir @Cyrielle_Chtl et moi au nom des Ecologistes avec le président de la République est extrêmement préoccupant.
Voici en transparence ce que j’en retiens.
Comme vous le comprendrez, j’en ressors inquiète, mais pas surprise.
On continue ⤵️ pic.twitter.com/wtxIlQ4yz0
— Marine Tondelier (@marinetondelier) September 3, 2024
Les écologistes, de leur côté, déplorent par la voix de leur patronne, Marine Tondelier, que les noms présentés par le président « incarnent une forme de continuité du macronisme, là où le pays a besoin de l’inverse ». La secrétaire nationale des Verts a échangé au téléphone avec le chef de l’État mardi, après quoi elle a évoqué un entretien « extrêmement préoccupant ». Quant aux socialistes, ils ont fermé la porte à Xavier Bertrand, et affichent une ligne circonspecte face à Bernard Cazeneuve. Le bureau national du parti a en effet écarté mardi soir une proposition de non-censure d’un gouvernement mené par l’ancien Premier ministre de François Hollande.
À droite, après avoir campé sur leur refus de toute participation à un gouvernement ou à une coalition, les dirigeants des Républicains (LR) ont finalement ouvert la porte à l’hypothèse Xavier Bertrand… tout en affirmant qu’elle n’était sans doute pas « viable ».
Car le RN s’oppose frontalement au patron des Hauts-de-France, qu’il juge trop hostile à ses idées et ses électeurs, et estime « impossible » un gouvernement Cazeneuve car il « tiendrait une politique de gauche ». La seule option qui trouverait grâce auprès du parti à la flamme serait finalement un « gouvernement technique ». « Une solution de dernier ressort », a explicité Marine Le Pen mardi soir auprès du Parisien, posant certaines conditions à une équipe de ce type, comme l’instauration de la proportionnelle.
Pourtant Emmanuel Macron est mis sous pression par le calendrier, alors qu’un budget doit être déposé au Parlement le 1er octobre.
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