Infos françaises: Au Royaume-Uni, «The Guardian» s’excuse pour son passé lié à l’esclavage

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Publié le : 04/04/2023 – 10:10Modifié le : 04/04/2023 – 10:14

Le gardien, principal quotidien de gauche britannique, présente des excuses. Le journal, fondé à Manchester en 1821, a reconnu ses liens avec le commerce d’esclaves aux États-Unis. Émeline Vin, correspondante de RFI au Royaume-Uni, décrypte le sujet.

Commentaire Le gardienpourtant reconnu pour ses positions de gauche, progressistes, peut-il avoir eu des liens avec l’esclavage ?

Il faut remonter à la création du Gardien. On est au tout début du XIXe siècle. Le quotidien est lancé par John Edward Taylor, un journaliste, mais qui est aussi marchand de coton. Dans le cadre de cette activité, il possède de nombreux partenariats avec des plantations aux États-Unis. Ou, ce sont des esclaves qui « travaillent » dans ces plantations.

En plus de John Edward Taylor, au moins neuf des investisseurs originaux possédaient eux aussi des partenariats et tiraient au moins une partie de leur capital du commerce du coton, du sucre, du textile, des industries intrinsèquement liées à l’esclavage. Le gardien s’est donc intégré sur la vente d’argent.



Ces excuses sont une facette d’une enquête bien plus large…

Oui, Le gardien s’est lancé dans un long travail de recherches en 2020, dans le sillage de la mort de George Floyd aux États-Unis et la résurgence du mouvement Black Lives Matter. Souvenez-vous, des manifestations ont alors lieu partout dans le monde contre le racisme et les violences policières. Ici, au Royaume-Uni, les militants déboulonnent les statues de figures historiques, souvent liées à la colonisation et à la traite d’esclaves.

Le Gardien, qui est l’un des journaux les plus présents sur ces sujets, décide de balayer lui-même devant sa porte. Le propriétaire, la société Scott Trust, lance alors ce programme de recherches, avec des universitaires. Le quotidien en a tiré une série volumineuse : Cotton Capital, « la capitale du coton ». Sortie sous forme d’un hors-série ce week-end du 1-2 avril, cette enquête montre tout ce que Manchester, la ville d’origine du Gardien, doit à l’esclavage. La ville et ses notables tirent une partie de leur richesse d’industries qui dépend de l’exploitation d’êtres humains aux États-Unis – à l’époque, l’esclavage est aboli au Royaume-Uni.

Dans «  Capitale du coton », Le gardien parle même d’amnésie délibérée de la part de Manchester…

D’un véritable « blanchir » de la part de la ville du nord de l’Angleterre, invite à mettre en avant son histoire commerciale et industrielle, son rôle joué dans la modernisation britannique… Mais elle n’évoque presque jamais son rôle dans la traite des Noirs, alors que d’autres villes et institutions au Royaume-Uni ont mené un travail de réflexion et de reconnaissance – Glasgow, la Banque d’Angleterre, l’Université de Cambridge ont lancé des enquêtes ; et la ville de Bristol, par exemple, a réorganisé son musée municipal pour tenir compte des liens avec l’esclavage.

Toujours dans cette optique de recalibrage de l’histoire, le Scott Trust, qui possède Le gardien, a annoncé la mise en œuvre d’un fonds de réparations, un programme sur dix ans d’au moins 12 millions d’euros, dont les contours restent à définir. Le Scott Trust renforce également son financement de bourses d’études pour améliorer la connaissance de l’héritage de l’esclavage, dédié aux chercheurs noirs. D’ailleurs, Le gardien promet de créer jusqu’à douze postes pour encore améliorer son traitement des communautés afro-caribéennes et descendantes d’esclaves et poursuivre ce travail de « visibilisation ».

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