Infos France: l’Italie veut « délocaliser » ses demandeurs d’asile en Albanie

Publié le : 11/10/2023 – 18:48

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Une revue de presse présentée en partenariat avec Le Courrier des Balkans.

On en parlait depuis des années, Edi Rama et Giorgia Meloni l’ont fait. L’Italie va transférer ses demandeurs d’asile en Albanie. La conformité de l’accord avec le droit européen demeure incertaine. En Albanie, beaucoup dénoncent un abandon de souveraineté. En 2022, la « route des Balkans » est redevenue la première voie d’accès vers l’Union européenne pour les migrants irréguliers. Jamais les exilés n’avaient été aussi nombreux à emprunter la « route des Balkans » depuis sa fermeture théorique en mars 2016. En 2023, la tendance à la hausse se confirme, malgré un tassement des arrivées en Grèce au mois d’octobre.

Dans ce contexte, les contrôles aux frontières sont de retour. Certains États européens ont suspendu le régime de libre circulation, invoquant une augmentation du nombre de migrants et la « menace terroriste », notamment l’Italie, l’Autriche, mais aussi la Slovénie ou la Croatie. Avant les élections européennes du printemps, la démagogie et la surenchère sécuritaire sont comme toujours au rendez-vous.

Les pays des Balkans se vivent eux-mêmes de leurs habitants, toujours tentés d’aller chercher du travail en Europe occidentale ou plus loin encore, sur d’autres continents. De ce fait, la main-d’œuvre manque et les pays de la région deviennent une terre d’immigration pour la première fois de leur histoire récente. Ainsi, les ressortissants du Népal forment désormais la troisième communauté étrangère en Croatie après les Bosniens et les Serbes. Cette immigration de travail parvient même à redresser la courbe démographique : en 2022, pour la première fois depuis des années, Zagreb a gagné des habitants.

La tendance à l’exode des Balkaniques n’est pas près de s’inverser, d’autant que le Kosovo devrait enfin bénéficier de la libéralisation des visas pour l’Espace Schengen le 1er janvier 2024. Cette mesure tant attendue a une conséquence imprévue : les Serbes du Kosovo sont de plus en plus nombreux à demander le passeport kosovarqu’ils boudaient jusqu’à présent.

La Serbie entre à nouveau en campagne

Des élections municipales et législatives sont convoquées pour le 17 décembre. Pour les municipales, le président Vučić a annoncé que son parti progressiste serbe (SNS) se présenterait aux élections municipales en coalition avec les radicaux de Vojislav Seselj, figure historique de l’extrême droite serbe et criminel de guerre. Dans les années 1990, Aleksandar Vučić était présenté comme le dauphin du chef de l’extrême droite et criminel de guerre. Il avait rompu avec son mentor en 2008 pour ancien le SNS, mais on en revient toujours à ses premières amours.

Milorad Dodik, le dirigeant sécessionniste serbe de Bosnie-Herzégovine, insulte tous les jours les Bosniaques et les musulmans de Bosnie-Herzégovine, tout en affichant ses excellentes relations avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan et avec Ilham Aliyev, son homologue d’Azerbaïdjan. Paradoxe ou convergences d’intérêts bien compris ?

Plus de 25 ans après la guerre en Bosnie-Herzégovine, deux enseignants retraités prennent la route pour retrouver les anciens élèves d’une école de Visegrad, une ville de l’est du pays, durement touchée par la guerre et le « nettoyage ethnique » . Le documentaire, qui raconte leur périple, est sorti en salles en France